L’Indépendance républicaine

3 avril 1897

 

Edmond Jaloux

 

Les Nourritures Terrestres par André Gide

 

C’est avec une joie profonde que j’accepte de parler aujourd’hui des Nourritures Terrestres. C’est un des plus beaux livres que je connaisse; c’est celui, peut-être, que nous attendions avec le plus d’impatience et dont nous avions le plus besoin; il vient à son heure et je crois qu’il aura une très grande influence. Il témoigne de quelque chose d’absolument nouveau dans la pensée, et il se pourrait que la littérature du siècle prochain subisse l’influence de Ménalque, le héros des Nourritures, comme la littérature de ce siècle a subi celle de Werther et de René. Après cette extrême mélancolie qui accabla tous les poètes de ce temps et cet amer pessimisme dont témoignent nos romanciers, il n’est pas extraordinaire que les écrivains qui naissent apportent dans leurs œuvres un optimisme sans ignorance et la joie lyrique d’exister. Mais avant de parler plus longuement des Nourritures, il est bon, je crois, de signaler les précédents états d’esprit de M. André Gide et de voir comment il a été amené aux conclusions de son dernier livre.

Son premier roman, écrit sous forme de journal, était le récit d’une jeunesse extrêmement pure et pensive, repliée sur soi-même. André Walter est mélancolique et sentimental, très religieux ; les plus hauts problèmes de sa destinée le préoccupent. Il est plein de ferveur pour la métaphysique; il exalte sa volonté, mais dans un but de renoncement. Entre lui et la vie, il y a l’épaisse muraille qu’ont créée les religions, les morales, les littératures. D’ailleurs, il n’en souffre pas encore. Il a auprès de lui, Emmanuele, une femme qui est presque une sœur et dont l’âme est semblable à la sienne. Tout ce qu’il y a en lui d’ardeur à vivre et de passion, il le refoule dans le mysticisme.  Il s’élance vers Dieu; il néglige la vie; mais la philosophie lutte contre la croyance. Il s’écrie : « Je n’ai pas connu de bonheur que ma raison ne désapprouve. »  La foi l’emporte enfin.

Le Voyage d’Urien, c’est encore André Walter qui le fait. À l'aurore, Urien s’en va vers un port de mer. Il sort de « l’amère nuit de pensée, d’étude et de théologique extase » ; il sait qu’il faut manifester son essence, il s'embarque. Certes, en s’élançant ainsi sur les flots de l’Océan pathétique, il ne connaissait pas le but, ou plutôt, il savait que ce but était Dieu. Mais il mettait Dieu dans un avenir lointain et inaccessible; les yeux fixés sur cet espoir, il réfrène ses désirs et garde toute sa volonté.

C’est encore la morale de Renoncement. Urien et ses compagnons vont dans des pays d’Orient, brûlants de soleil et d’aromates ; ils traversent des déserts, ils visitent de blanches mosquées ; certains soirs, leur vaisseau s’arrête dans des ports embaumés et pleins de musique et les matelots y descendent. Urien et ses amis entendent l’appel des femmes, mais ils ne capitulent pas devant leur conscience. Ils ne veulent goûter ni aux boissons glacées qui apaiseraient leur soif, ni aux fruits rapportés par les marins. Sur la terre des Bactrianes où ils les abordent, la reine les fait prisonniers et refuse de les laisser partir. « Les femmes voulaient nos caresses, raconte Urien, et nous gardaient pour leurs baisers. »  Là encore, ils ne veulent pas consentir. La peste enfin qui décime la population, leur permet de reprendre leur route.

Mais leur volonté qui ne s’alimente que d’elle-même et se nourrit de sa propre fièvre, finit par les abandonner. Ils errent tristement sur la mer des Sargasses. L’ennui les accable. Leur barque se traîne au milieu des fucus gélatineux. « L’ennui! s’écrie Urien, c’est donc vous, mornes études de notre âme, quand autour de nous les splendeurs, les rayons défendus se retirent. Les rayons sont partis, les tentations nous abandonnent; rien ne nous occupe plus, hors nous-mêmes, dans les aurores désenchantées. - Sur les soleils décolorés tombent les cendres du crépuscule, et les petites pluies de l’ennui sur les grands souffles du désir. Psychologie ! psychologie ! science de toute sa vanité, que l’âme à jamais repousse ! Fruits de cendre où nous eussions mordu; désirs où se fussent flétries nos gencives; ô tentations déplorées que nous redoutions autrefois; désirs ! au moins à résister, nos âmes s’occupaient-elles encore ; nous n’avons pas cédé ; nous souhaitions que les désirs s’en aillent, et quand ils sont partis, maintenant, comme l’ennui s’étend sans fin sur la mer grise. » C’est dans ces lugubres contrées qu’Urien rencontre Ellis, cette Ellis qu’il a si longtemps attendue, cette Ellis qui aurait dû être une sœur d’Emmanuèle. Mais il s’est trompé sur son compte. Il s’étonne d’abord de son ombrelle cerise qui tranche si horriblement dans le paysage brumeux. Pourtant, il réserve pour plus tard «  la question des inadéquats. » L’ombrelle se retrouve partout. Ah! comme plus tard la véritable Ellis a raison de lui dire : « Urien, Urien, triste frère, que ne m’as-tu toujours souhaitée!  Pourquoi voulus-tu dans l’ennui recueillir ma fortuite image? » Ellis a avec elle des livres de philosophie et de morale qu’elle distribue aux matelots. Urien s’emporte contre ces livres qu’il a laissés pour aller vers des actions héroïques.

Enfin, Urien et ses amis abandonnent Ellis atteinte de fièvre et s’approchent des régions polaires. Là, le froid, les maladies, les dures épreuves renforcent leur volonté; ils pensent approcher du but; ils errent longuement dans les neiges; puis, un mur de glace se dresse devant eux. Ils supposent que derrière le mur est le but; ils redoublent d’efforts; derrière le mur, il n’y a rien qu'une petite prairie triste qui descend vers une petite mer. Ainsi, c’est pour en arriver là qu’ils ont souffert, qu’ils ont exalté leur volonté, qu’ils ont renoncé à tout. Ils ne peuvent aller plus loin. Et Urien s’écrie: «  Nous avons remercié Dieu de nous avoir caché le but, et l’avoir à ce point reculé que les efforts faits pour l’atteindre nous donnassent déjà quelque joie, seule sûre; et nous avons remercié Dieu de ce que les souffrances si grandes nous faisaient croire à la fin plus splendide. »

Longtemps après Urien, André Gide donna Paludes. Ce traité satirique est un livre absolument unique dans la littérature. L’ironie en est double; je veux dire que le lecteur peu attentif verra bien que le livre est dirigé contre la stagnation, mais il ne comprendra pas que l’auteur se moque de son héros autant que celui-ci se moque de ses amis. Il faut considérer séparément ces deux satires qui d’ailleurs s’unissent finalement. Le jeune homme qui écrit Paludes raille ceux dont la vie est médiocre et qui ne songent pas à s’en plaindre. « Travailler à des besognes ridicules, s’écrie-t-il, songez donc ! celles qui ne rapportent que de l’argent ! dans les bureaux ! de la copie à tant la page ! au lieu de voyager ! Il n’a rien vu; sa conversation est devenue insipide. – Il n’est pas dit qu’il pourra jamais rien faire d’autre avant de mourir. » Il ajoute que si sa vie est médiocre, c’est qu’il l’est lui-même. « Les événements, écrit-il, arrivent à chacun selon ses affinités appropriatives. Chacun trouve ce qui lui convient. Donc, si l’on se contente du médiocre que l’on a, l’on prouve qu’il est à votre taille et que rien d’autre n’arrivera. Destinées faites sur mesure. Nécessité de faire craquer ses vêtements, comme le platane ou l’eucalyptus, en s’agrandissant ses écorces. » Ces existences ne se modifient, ni ne progressent. « Tous nos actes sont si connus qu’un suppléant pourrait les faire, et répétant nos mots d’hier former nos phrases de demain. » D’ailleurs, si ces vies sont malheureuses, elles ne s’en aperçoivent pas, ce qui est le pire de tout.

La seconde critique attaque ce fâcheux souci de prosélytisme qui pousse le héros de Paludes à dire tout ce qui précède; il engage les autres à voyager, à modifier leur vie; mais il est incapable de le faire lui-même. Il veut entreprendre un voyage, mais il ne peut dépasser Montmorency. Et d’ailleurs, il ne pouvait, dit-il, aller plus loin, car il lui fallait rentrer pour le culte !

C’est d’un état d’âme déjà ancien pour lui qu’André Gide se moque. Il avait déjà, lorsqu’il l’écrivait, modifié sa manière de voir et cela lui permettait de trouver également ridicules « le contrôlé et le contrôleur » celui qui veut ôter les contrôles et celui qui ne sait pas y échapper. » Ce petit traité de la contingence est admirable; il a le rare mérite de s’occuper d’un sujet entièrement neuf, et de le faire de telle façon, qu’il n’y a plus à y revenir. Je crois qu’il importe de créer le mot paludisme pour caractériser la tournure d’esprit de Tityre. Ainsi André Walter s’est éperdûment réfugié dans l’étude théologique et l’idée de Dieu, Urien a tout négligé pour atteindre un but illusoire, Tityre n’a pas pu sortir de sa vie médiocre. Chacun de ces trois héros est malade ; leurs maladies semblent diverses, mais au fond, c’est toujours la même. Cette maladie, c’est de ne pas savoir vivre.

Ménalque, c’est encore Walter et Urien, peut-être, mais Walter et Urien définitivement guéris. C’est un Urien qui, au lieu de mettre Dieu dans un avenir lointain serait en perpétuelle communion avec lui et ne le séparerait d’aucune minute de sa vie. «  Ne souhaite pas, Nathanaël, dit-il, trouver Dieu ailleurs que partout. – Nathanaël, ne distingue pas Dieu de ton bonheur. » C’est un Urien qui ne renoncerait pas et goûterait avec joie aux femmes des ports, aux boissons, aux fruits des matelots. Il me semble qu’on peut résumer brièvement l’enseignement de Ménalque (comme tout résumé, celui-ci est un peu arbitraire, et Ménalque enseigne encore bien autre chose, mais il faut savoir se borner.) Vivre est le premier bonheur ; pourtant, il faut s’en apercevoir. Les existences recluses et monotones ne le savent pas; car pour avoir le sentiment de vivre, il faut sentir. Et quand chaque aspect de la vie devient pour nous une habitude, une chose presque personnelle, si connue qu’elle semble faire partie adhérente de notre moi, il est impossible de sentir. Il faut donc voyager sans cesse, modifier sa vie de telle sorte que chaque minute soit pour nous comme une révélation, l’impression d’une chose absolument nouvelle. Cela ne peut encore s’obtenir si l’on n'a pas la ferveur, c’est-à-dire la joie lyrique d’exister et de trouver beau chaque aspect parce qu’il est un peu de l’universelle vie. Ménalque dit encore qu’il ne faut pas vivre dans le passé ou l’avenir, mais seulement dans le présent. « Crois-tu pouvoir, dit-il, en cet instant précis, goûter la sensation puissante, complète, immédiate de la vie, - sans l’oubli de ce qui n’est pas elle ? L’habitude de ta pensée te gêne; tu vis dans le passé… dans le futur, et tu ne t’aperçois de rien spontanément. – Nous ne sommes rien, Myrtil, que dans l’instantané de la vie; tout le passé s’y meurt avant que rien d’à venir y soit né. – Instants! tu comprendras, Myrtil, de quelle force est leur présence ! Car chaque instant de notre vie est essentiellement irremplaçable, sache parfois t’y concentrer uniquement. »

Les Nourritures Terrestres sont divisées en huit livres : tous célèbrent les beautés de la terre. Dans le premier, le poète raconte : « Tandis que d’autres publient ou travaillent, j’ai passé ces trois années de voyage à oublier au contraire tout ce que j’avais appris par la tête. Cette désinstruction fut lente et difficile; elle me fut plus utile que toutes les instructions imposées par les hommes, et vraiment le commencement d’une éducation. » Il donne à Nathanaël des maximes pour vivre et l’engage à assumer le plus d’humanité possible (admirable formule goethienne!) Il lui parle ensuite de ces temps troubles où, lassé de la vie, sans force, il passait son temps dans l’ennui et la somnolence. Une maladie, la convalescence, les voyages et l’enseignement de Ménalque lui ont fait oublier sa tristesse et s’intéresser passionnément à la vie. Puis il parle des attentes en une page admirable, émouvante, large et musicale, comme les plus beaux poèmes.

Il célèbre dans le second livre les nourritures et les instants. Il chante :

 

Je m’attends à vous, nourritures!

Ma faim ne se posera pas à mi route;

Elle ne se taira que satisfaite;

Des morales n’en sauraient venir à bout

Et de privations je n’ai jamais pu nourrir que mon âme.

 

L’émotion de plus en plus ardente et précipitée, débordante de page en page se dissémine au troisième livre en impressions de voyage, en notes prises à Rome, à Florence, à Syracuse, à Naples, etc. Ensuite, il chante les jardins et les beaux mouvements des vagues.

Si parmi tant de beaux passages, il me fallait faire un choix (moyen que désavoue Ménalque), je crois que je préférerais le quatrième livre. Il renferme le récit de Ménalque qui est un des plus admirables morceaux de prose française que je sache, - prose noble, éloquente, passionnée, sublime comme du Chateaubriand. Je voudrais citer en entier ce récit : « Je traversais des villes, et ne voulus m’arrêter nulle part. Heureux, pensai-je, qui ne s’attache à rien sur la terre et promène une éternelle ferveur à travers les constantes mobilités. Je haïssais les familles, les foyers, tous lieux où l’homme pense trouver un repos – et les affections continues, et les fidélités amoureuses, et les attachements aux idées – tout ce qui compromet la justice; je disais que chaque nouveauté doit nous trouver tout entiers disponibles… Chaque jour, d’heure en heure, je ne cherchais plus rien qu’une pénétration toujours plus simple de la nature. Je possédais le don précieux de n’être pas trop entravé par moi-même. Le souvenir du passé n’avait de force sur moi que ce qu’il en fallait pour donner à ma vie l’unité : c’était comme le fil mystérieux qui reliait Jason à son amour passée, mais ne l’empêchait pas de marcher à travers les plus nouveaux paysages. Encore ce fil dût-il être rompu… Palingénésies merveilleuses ! Je savourais souvent, dans mes courses du matin, le sentiment d’un nouvel être, la tendresse de ma perception…

« Je haïssais la lassitude que je savais faite d’ennui et voulais que l’on profitât de la diversité des choses. »

« Certes, jamais aucune gloire ne vous vaudra, adolescence de nos cœurs! – Aspirant tout avec délices, en vain cherchions-nous à lasser nos désirs : chacune de nos pensées était une ferveur; sentir avait pour nous une âcreté singulière. – Nous usions nos splendides jeunesses attendant le bel avenir, et la route y menant ne paraissait jamais assez interminable, où nous marchions à grands pas, mordant les fleurs des haies qui remplissent la bouche d’un goût de miel et d’exquise amertume. »

« Ne croyez pas que mon bonheur soit fait à l’aide de richesses; mon cœur sans nulle attache sur la terre est resté pauvre, et je mourrai facilement. Mon bonheur est fait de ferveur. Je sais des jours où me répéter que deux et deux faisaient encore quatre suffisait à m’emplir d’une certaine béatitude, - et la simple vue de ma main sur la table. À travers indistinctement toute chose, j’ai éperdûment adoré. »

Dans le même livre, les amis de Ménalque chantent les fruits, les voluptés et les désirs. « Désirs, beaux désirs, dit Hylas, - je vous apporterai des grappes écrasées; j’emplirai de nouvelles fois vos énormes coupes; mais laissez-moi rentrer dans ma demeure et que je puisse encore, quand vous dormirez dans l’ivresse, me couronner de pourpre et de lierre, - couvrir le souci de mon front sous une couronne de lierre. »

Puis c’est le livre de la ferme, « la pluvieuse terre de Normandie, campagne domestiquée », le voyage en diligence, les auberges; le poète chante toutes les portes de la ferme, les granges, les greniers, la laiterie, l’étable, le fruitier, le pressoir, la distillerie, les remises.. « La dernière porte ouvrait sur la plaine... »

Dans le livre de Lyncéus, André Gide célèbre les sources, les soifs étanchées, les sommeils, les couches, les demeures. « Nathanaël, dit-il, parfois, me retinrent d’étranges demeures. Il y en eut au milieu des forêts, il y en eut au bord des eaux, il y en eut de spacieuses. – Mais sitôt que par l’habitude, je cessais de les remarquer, que je n’étais plus étonné d’elles, requis par l’offre des fenêtres, et que j’allais commencer à penser, je les quittais. » Puis il parle des villes, des cafés ; il note l’émotion d’une minute, faite de tant d’impressions confuses et coordonnées.

Dans les deux derniers livres, ce sont encore des notes de voyage, des fragments sur Alger, Biskra, Chetma, Blidah, Touggourt; il célèbre les oasis, les caravanes, le désert, les insomnies. Enfin, dans l’envoi qui clôt les Nourritures, il engage Nathanaël à s’émanciper de son livre. « Jette mon livre, dis-toi bien que ce n’est là qu’une des mille postures possibles en face de la vie. Cherche la tienne. Ce qu’un autre aurait aussi bien fait que toi, ne le fais pas. Ce qu’un autre aurait aussi bien dit que toi, ne le dis pas, - aussi bien écrit que toi, ne l’écris pas. Ne t’attache en toi qu’à ce que tu ne sens qu’en toi-même, et crée de toi, impatiemment ou patiemment, ah ! le plus irremplaçable des êtres.

Tel est ce livre admirable et singulier. Ce qu’il recommande, c’est l’optimisme et l’amour de la vie, un amour profond, nouveau, qu’il serait impossible de trouver dans aucune autre littérature. Je sais que ce sentiment est à peu près général parmi les jeunes écrivains. Mais aucun ne l’avait encore manifesté avec l’éclat et la divine beauté de M. André Gide. Louerai-je chez ce poète un don précieux de toujours renouveler ses sujets, d’évoluer sans cesse vers le mieux, dirai-je avec quelle harmonie le fond s’accorde avec la forme ? Sans plus insister, il me suffit de reconnaître en lui un grand écrivain. – Je sais de nombreux esprits qui ont été bouleversés par les Nourritures Terrestres, et moi-même, j’en ai fait mon évangile. Tout ce que je dirai de mon admiration sera trop faible en face de ce que je sens. J’ai voulu pourtant indiquer ce livre comme le signe d’un admirable renouveau littéraire. Par delà Ménalque, on voit Goethe, Jean-Jacques Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand. De beaux temples vont s’édifier vers la Beauté. Nous attendons maintenant avec une profonde et joyeuse espérance ceux qu’André Gide construira.

 

P.S. – J’aurais voulu dire plus longuement la physionomie littéraire de M. André Gide. Le peu d’espace et mon inhabileté m’en ont empêché. Mais aux lecteurs curieux d’une étude plus complète, je signale l’article parfait écrit par M. Henri Ghéon sur André Gide, dans le Mercure de France de mai.