Revue des Jeunes

[15 mai 1901]

 

Henry Matagrin

 

En terminant quelques mots du troisième spectacle. « Le Roi Candaule » drame en 3 actes de M. André Gide. Ni nouvelle, ni attachante, l’histoire du roi Candaule, si prodigieusement riche et qui donne des fêtes extravagantes, joie de la foule de pique assiettes qui fréquentent sa cour, pas plus intéressante l’histoire du pêcheur Gygès qui tue sa femme par jalousie, et qui tuera le souverain (s’ingéniant à le vouloir rendre heureux en lui livrant même sa propre femme) sur l’instigation de celle-ci qui est furieuse d’avoir été livrée à un étranger. Ceci plutôt mal rendu par une troupe de comédiens très médiocres, où seul M. de Max — un bon celui-là — apporte dans les plis des haillons de son costume de pêcheur, et sous son manteau d’usurpateur un héroïque lyrisme.

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