La Croix de Genêve

[15 mai 1901]

 

[Anonyme]

 

Nouveau-Théâtre

 

« Le Roi Candaule » comédie en trois actes de M. André Gide.

On connaît la légende et même les variantes de cette légende, suffisamment pour qu'il soit nécessaire de les rappeler. Il s'agit, au fond, tout simplement d'un bon roi naïf qui, heureux de posséder en la belle Nyssia, ne peut résister de faire son favori, le jeune pêcheur de Lydie, Gygès, le confident de son bonheur, lui permettant un jour de venir contempler sa femme, étendue nue sur sa couche, en plein sommeil : La belle ne trouva pas cette excentricité du roi de bon goût, profondément révoltée, décide que Gygès mourra ou tuera le roi et ainsi fut tait, naturellement Gygès préfère vivre et avoir la superbe reine.

Avec un talent tout personnel, l'auteur a tiré de cette légende toute une étude charmante de philosophie et de moralité à la fois. En résumé, ce bon roi Candaule était le roi d’une race spéciale qui durera taut que durera le monde, le roi des [Cornilères]. Que d’infortunés humains l'ont imité et l’imiteront encore. La conclusion est qu'il faut veiller sur son bien et ne pas se le laisser ravir — du moins dans la limite du possible.

MM. de Max, Lugne-Poe et Mlle Henriette Roggers jouent remarquablement.

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