Élie RICHARD, Images de Paris, août 1924.

Repris dans le BAAG, n° 46, avril 1980, pp. 239-40.

Numérisation pour l'Atag : Daniel Durosay, janvier 1997.

De manière à faciliter la référence lors d'une réutilisation, la pagination de l'édition originale dans le BAAG est restituée par l'indication des chiffres de page entre crochets droits, sur le modèle :
[5] par exemple, placé au début de la p. 5.

 

     Corydon, c'est, en quatre dialogues, la défense et illlustration de la pédérastie. André Gide est un écrivain de premier ordre, un homme intelligent comme il en est peu. On est tout surpris de voir l'ingéniosité qu'il met à se tromper soi-même. Son argument essentiel est celui-ci : de 13 à 22 ans, la jeunesse est adorable. L'uranisme est donc permis, voire naturel. Que la jeunesse soit adorable, nul n'y contredit. Mais qu'elle doive naturellement inciter à l'uranisme, c'est une autre histoire. Il s'agit, je suppose, d'un entraînement qui n'a rien de plus extraordinaire que celui qui fait des morphinomanes, [240] des alcooliques, de fort honnêtes gens et intelligents à leur ordinaire, même quand ils sont écrivains. Que les animaux pratiquent l'homosexualité n'est pas une preuve parfaite du naturel de cette action. (Il y a des femelles qui mangent leurs mâles...) Corydon  demeure un curieux document et, surtout, un recueil de bonnes pages, où l'intelligence lutte désespérément avec des idées hardies, belles souvent, et que l'uranisme ne parvient pas à me gâter.

 

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